vendredi 13 novembre 2015

Brève de nuit

Récemment je suis entrée dans une épicerie de nuit avec un ami pour acheter à boire, parce que tous les bars avaient fermé leurs portes et que la bière avait un goût de reviens-y. Je hoquetais douloureusement devant la caisse en attendant que le cher ami aille chercher dans les rayons de quoi nous abreuver (parce que je ne suis pas une femme moderne et que j'estime que c'est à l'homme qu'incombe ce genre de mission, sinon à quoi bon s'acoquiner avec ce genre d'individus?), et au moment où il est réapparu pour payer nos canettes, l'épicier m'a demandé d'ouvrir mon sac, parce que selon lui j'avais discrètement glissé un article dedans.

Mon cerveau a fait "Gné?" et ma bouche a dit "Hein?", pendant que mes yeux atteignaient la circonférence du melon d'Alain Delon (laissez-moi capillotracter en paix, merci.).

- Hein?
- Je vous ai vue, vous avez mis quelque chose dans votre sac.
- Mais... vous m'avez vue mettre quoi? Et quand? J'ai pas bougé d'ici!
- Si. Vous avez mis quelque chose dedans.
- Sérieux?
- Ecoutez, on va pas y passer la nuit, ouvrez votre sac et montrez-moi ce que vous avez volé.
- Mais j'ai rien volé, vous êtes dingue!
- Allez-y ouvrez!

J'étais trop heureuse d'être sur le point de lui donner tort et j'ai commencé par poser mon sac sur le comptoir comme on pose ses couilles sur la table (sauf que mon sac est plus joli et plus lourd qu'une paire de testicouilles). C'est là que le type m'a stoppé d'un geste et m'a dit:

- Vous avez toujours le hoquet?

J'ai fait la même tête que Bernadette Soubirous quand elle a vu la vierge et j'ai balbutié :

- Je... bah... non!

- Parfait! Bon ben ça fera six euros pour les canettes.

Voilà.
Si tu cherches des bières et un génie au milieu de la nuit, tu les trouveras dans une épicerie à Marcadet.

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