Parce que je suis une personne curieuse de mon prochain et que la thématique m'intéresse, je me suis rendue récemment à un « café poly ».
Mais c’est quoi donc un Café Poly ? Tout simplement,
des gens qui se réunissent dans le sous-sol d’un bar (il n’y a aucun lien de
causalité, j’imagine que ça pourrait très bien se faire chez ta mémé ou dans un champs de betteraves, mais disons qu’à Paris on trouve plus
facilement des bars que des champs de betteraves ou ta mémé) pour débattre et échanger au sujet du polyamour.
"Polyamour", c’est un mot que je trouve d’une laideur confondante. Plus généralement, on peut dire que tous les mots qui commencent par poly sont moches : polygone, polytraumatisé, polype, Polly pocket… Mais comme il faut absolument mettre un mot sur tout, on est allé au plus simple, on a pris le grec πολλοί (polloí) qui signifie « plusieurs » et le français « amour » qui signifie « kiffance », et hop ; « plusieurs amours », comme ça c’est clair. Et si c’est pas clair, tu peux aussi jeter un œil sur Wikipédia parce qu’il y a pas non plus marqué Bernard Pivot sur mon front (ni sur aucune autre partie de mon anatomie, si ça peut te rassurer).
Quand j’ai dit à mon adorable collègue que je
prévoyais de me rendre à ce café poly, il m’a regardé avec des étoiles dans les
yeux et m’a demandé très sérieusement si ça allait se finir en partouze.
C’est quand même drôle cette confusion entre
polyamour et chaudasserie no limit, comme si les polyamoureux étaient forcément
tous des libidineux frénétiques qui n'envisagent leurs multiples relations qu'à travers le prisme de leurs velléités foutatives. Comme si le fait d'entretenir plusieurs relations parallèles sous-entendait qu'on pourrait baiser avec n'importe qui et qu'on ne rêve que de s'ébrouer dans une marée de foufounes béantes et de zguègues turgescents .
Alors que ce que j'ai vu ce soir là, ce sont essentiellement des gens de tous âges et tous profils qui se questionnent vraiment, avec une apparente sincérité, sur la façon la plus simple et la plus épanouissante de vivre leurs histoires d'amour en prenant au mieux soin de leurs différents partenaires.
Déjà, faire la démarche de se coltiner un rassemblement qui a toutes les apparences d'une réunion des alcooliques anonymes (en dehors du fait que ça se passe dans un bar, et qu'on peut picoler pendant les débats, et que les participants semblent globalement heureux...bon ok, rien à voir en fait), c'est quand même le signe d'une préoccupation qui va au-delà des turlupinades qui peuvent agiter ton slip, au risque parfois de flirter avec une toute autre branlette, intellectuelle celle-ci.
Sacha Guitry, qui avait une légère tendance à se la péter en assénant ses petites phrases définitives sur les hommes, les femmes, l'amour, les vaches, disait qu'être en couple, c'est essayer de résoudre à deux des problèmes qu'on aurait jamais eus tout seul. Et ben tu sais quoi mon Sachou? C'est pas moi qui vais te contredire sur ce point (et de toute façon tu t'en branles puisque t'es mort)... Du coup j'aurais plutôt eu tendance à penser qu'à l'inverse le polyamour était un mode de vie plus léger et détaché des contraintes qu'implique la monogamie, où l'on ne se promet rien, ou chacun vit sa vie sans avoir de comptes à rendre à personne... Les avantages du couple sans les inconvénients, en somme. Mais après certains témoignages entendus ce soir-là, il me semble que pas mal de polyamoureux ne font que multiplier ces contraintes, en fait. Et régler à 3, 4 ou 5 des problèmes qu'on aurait jamais eu tout seul, ça commence à devenir un mindfuck pas possible, en ce qui me concerne.
Alors que ce que j'ai vu ce soir là, ce sont essentiellement des gens de tous âges et tous profils qui se questionnent vraiment, avec une apparente sincérité, sur la façon la plus simple et la plus épanouissante de vivre leurs histoires d'amour en prenant au mieux soin de leurs différents partenaires.
Déjà, faire la démarche de se coltiner un rassemblement qui a toutes les apparences d'une réunion des alcooliques anonymes (en dehors du fait que ça se passe dans un bar, et qu'on peut picoler pendant les débats, et que les participants semblent globalement heureux...bon ok, rien à voir en fait), c'est quand même le signe d'une préoccupation qui va au-delà des turlupinades qui peuvent agiter ton slip, au risque parfois de flirter avec une toute autre branlette, intellectuelle celle-ci.
Sacha Guitry, qui avait une légère tendance à se la péter en assénant ses petites phrases définitives sur les hommes, les femmes, l'amour, les vaches, disait qu'être en couple, c'est essayer de résoudre à deux des problèmes qu'on aurait jamais eus tout seul. Et ben tu sais quoi mon Sachou? C'est pas moi qui vais te contredire sur ce point (et de toute façon tu t'en branles puisque t'es mort)... Du coup j'aurais plutôt eu tendance à penser qu'à l'inverse le polyamour était un mode de vie plus léger et détaché des contraintes qu'implique la monogamie, où l'on ne se promet rien, ou chacun vit sa vie sans avoir de comptes à rendre à personne... Les avantages du couple sans les inconvénients, en somme. Mais après certains témoignages entendus ce soir-là, il me semble que pas mal de polyamoureux ne font que multiplier ces contraintes, en fait. Et régler à 3, 4 ou 5 des problèmes qu'on aurait jamais eu tout seul, ça commence à devenir un mindfuck pas possible, en ce qui me concerne.
Pourtant je comprends parfaitement qu'on puisse en arriver là, et je trouve ça presque sain, parce que déjà, ça fout un coup de pied au cul à cette putain de théorie fumeuse qui voudrait que les gens s'annulent entre eux ; je suis la première à penser qu'on peut très bien tomber amoureux de
quelqu'un sans pour autant cesser instantanément d'aimer la personne
avec qui l'on est déjà.
Cela dit, le but de cette note n'est absolument pas de lancer une battle entre poly et mono (par ailleurs je suis nulle aux deux games, comme ça pas de jaloux), et je m'interroge sur l'idée même de théoriser sur tout ça : au fond, quoi de plus instinctif que les relations amoureuses? Est-ce que des gens se sont déjà réveillés un jour en se disant qu'ils se mettraient bien au polyamour, comme ils pourraient avoir envie de se mettre au ju-jitsu ouzbek ou à la peinture sur coquilles de bernard l'hermite? Qu'est-ce qui pourrait sauver l'amour? Pourquoi les gens qui s'aiment sont-il toujours un peu les mêmes?
C'est compliqué tout ça*...
PS : L'épiphanie de cette soirée à quand même été ce moment (à peu près dix minutes avant la fin) où j'ai compris que les gens présents dans la salle n'avaient pas été pris d'une épidémie collective de crampes aux bras tout au long de la soirée, mais qu'ils applaudissaient juste en langage des signes...
*"C'est compliqué tout ça" est ma phrase type quand je ne sais pas comment conclure un texte (ex-aequo avec "Je ne sais pas comment conclure ce texte, allez salut.".)